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  • Que nous sommes cons


    Cela fait bien des années que j’ai vu ma collègue Nathalie pleurer comme une madeleine. En même temps, elle me grondait presque en criant.
    Que s’était-il passé ?
    Quelqu’un avait gribouillé le dessin d’un de ses patients en art-thérapie, resté sur le chevalet.
    Quelques jours plus tard, un de mes patients m’appelle pour prendre un nouveau rendez-vous. Il m’explique qu’il était venu à la date prévue, mais qu’il était reparti car j’étais en retard. Et pour preuve… il me dit avoir laissé des signes dans le premier bureau ouvert.
    Encore aujourd’hui, après 8 ou 9 ans, quand je repense à cette histoire, je me dis :
    Mais qu’est-ce qu’ils étaient cons.
    Et puis, ce matin, pour la première fois, je me suis dit :
    Qu’est-ce que je suis con.
    N’était-ce pas de la bêtise que de négliger la tristesse de ma collègue, face à la destruction de l’œuvre de son patient ? Ce qui, pour moi, n’était que quelques traits maladroits ?
    Et n’est-ce pas aussi une forme d’aveuglement que de ne pas avoir compris l’excitation, naïve et ludique, de mon patient ?

  • Adnan, un ami du lycée


    Hier soir, mon frère en Iran m’a transmis le numéro d’un ami que j’avais perdu de vue depuis presque 40 ans : Adnan.
    C’était l’époque de mon « décollage », ces années marquées par tant d’adieux.
    Quelques années auparavant, j’étais encore un garçon quelconque, timide. En première année de lycée, j’ai décidé de changer : de devenir quelqu’un d’autre. J’ai quitté mon premier établissement pour suivre la filière mathématiques-physique.
    C’est lors de ma deuxième année dans cette nouvelle voie que j’ai rencontré Adnan, ainsi que d’autres amis. Ce fut une période de grandes discussions, de rêves, d’espoirs, et de cette folle envie de refaire le monde.
    À la fin de l’année, je leur ai dit au revoir : je voulais sauter une classe. Et je l’ai fait.
    Encore une fois, l’année suivante, j’ai dû dire adieu à mes nouveaux camarades, car j’ai changé de filière pour entrer en médecine.
    Aujourd’hui, 40 ans plus tard, j’ai retrouvé un ami à l’autre bout du monde.
    Je lui ai raconté mon dernier souvenir de lui : en 1995, à une exposition internationale du livre, j’avais entendu son nom annoncé au haut-parleur. Il était invité à se présenter à l’accueil. J’avais couru pour le voir, mais il n’avait pas répondu à l’appel.
    Et maintenant, le voilà au téléphone. En parlant avec lui, je me rends compte que j’ai oublié tant de noms, tant de souvenirs… Nous étions une petite trentaine en classe, et peu à peu, les visages s’effacent. Mais une voix, parfois, suffit à raviver le passé.
    Qui est ton ami ?
    Celui pour qui tu cours, dans l’espoir qu’il soit encore là, quelque part ?
    Celui dont tu as même oublié le nom ?
    Et puis, à qui la faute, au fond, si l’on se perd de vue ?
    À la vie, au temps qui passe, aux chemins qui changent ?
    Ou simplement à nous, qui n’avons pas su retenir les liens ?

  • Dialogue entre la fascination et l’indifférence

    Je me souviens encore d’un soir où j’étais dans la file d’attente pour acheter du pain. J’ai commencé à discuter avec un garçon de mon âge, à peine 10 ans. Il me regardait comme on regarde un extraterrestre et il avait raison. Je lui expliquais une chose fascinante que je venais d’apprendre. Qu’en arabe le verbe “être” n’est utilisé que rarement. Il était perplexe et s’en fichait royalement.
    Maintenant, à l’âge de 56 ans, j’ai bien appris que la chose qui me fascine peut laisser mon interlocuteur indifférent et vice-versa.
    Je me demande ce que je dois écrire maintenant, puisque je n’écris pas seulement pour moi.
    Et je n’arrive pas à me décider si je veux vraiment partager avec le monde, ces souvenirs qui s’érodent avec le passage du temps et disparaîtrons un jour ou l’autre, tôt ou tard.

  • Déjà vu

    Ce matin Monsieur L passe comme beaucoup d’autres jours et me demande un jeton pour un café. Cette fois-ci il est de bonne humeur et souriant. Je suis content et j’oublie que il m’agresse parfois par son discours confus et véhément.
    Plus tard Monsieur M frappe à ma porte sans penser que je suis en entretien. Lui aussi vient régulièrement pour prendre un café ici.
    Je sors fumer une cigarette. Plusieurs passants me connaissent et disent bonjour.
    Cela me donne une impression de déjà-vu et pas seulement celle-ci. Mais aussi l’impression- j’insiste sur ce mot, impression- d’être au centre du monde.
    C’est un déjà-vu. Par le passé, j’avais parfois cette impression d’être bien connu, apprécié et visible dans mon environnement.
    J’espère garder ces souvenirs agréables le plus longtemps possible …. avant que la démence ne m’emporte.

  • Jeu de mot

    Aujourd’hui j’ai entendu le plus beau jeu de mots- jusqu’ici- avec mon nom de famille:
    My tailor is rich but my doctor is poor.

  • Avant que la démence m’emporte!

    Il y a des choses que j’aimerais effacer de ma mémoire… mais certains événements, certains souvenirs, méritent d’être conservés, partagés, racontés. Le temps passe, mon âge avance, et parfois mon esprit me joue des tours. Alors j’écris — avant que la démence ne vienne tout emporter.

    Ou, pour être plus honnête avec moi-même, je ne suis pas encore à l’âge de sombrer … mais ma mémoire n’est pas infinie. Chaque nouveau souvenir que j’y dépose en repousse un autre vers la sortie.

    Laissez-moi donc écrire. Écrire sur mes souvenirs, mes regrets, mes fiertés…ertés, mes expériences et mes connaissances.

  • Une autre raison:

    Une autre raison est que de nouveau j’ai envie d’écrire. Ce qui m’a donné la possibilité d’écrire les idées qui ont germé dans ma tête il y a plus de 20 ans. Je le partage ici. Vous pouvez cliquer pour voir.

    J’ai fait ce site pour écrire cette fois-ci sur mon propre site. Combien de temps? Je ne sais pas.

  • Pourquoi ce site?

    J’ai fait ce site simplement pour faciliter mon travail qui est devenu épuisant. Ne pas répondre au téléphone et laisser mes patients/clients m’écrire, simplifie beaucoup ma tâche.

  • La création de mon site

    Je viens de finir mon site et je le vois assez fonctionnel. Il y a la page d’accueil avec des boutons qui ouvrent les pages de contacts et de prises de rendez-vous, et il y a un blog que je continuerai … je ne sais pas combien de temps.

  • Test

    Encore un test.
    N’oublions pas que je suis débutant en informatique et faire un site n’est pas simple.
    Je pense finalement que ce blog va fonctionner.