C’était une sorte de goodbye party sur une terrasse de café à la Grand-Rue.
Caroline avait invité une dizaine de personnes, dont son père, qui n’était pas là.
Même à la fin de la soirée, elle a essayé de l’appeler, sans succès.
L’ambiance était amicale, sincère et joyeuse. Personne n’était triste, malgré le fait que son voyage allait être définitif, sans retour.
J’ai été le premier à partir. En lui disant adieu, je l’ai prise dans mes bras, puis je lui ai fait la bise.
La nuit, j’ai dormi comme un bébé. Le matin, je ne me rappelais pas de ce qui devait se passer, jusqu’à ce que sa référente m’appelle.
— C’est fait. Elle a pris le traitement et est partie en paix, m’a-t-elle dit.
En effet, Caroline avait pris le traitement mortel, en présence des membres d’EXIT. Elle était déjà décédée.
On m’a dit qu’après mon départ, elle aurait déclaré :
— Mes vœux sont exaucés. J’ai toujours espéré prendre mon psychiatre dans mes bras et lui faire un câlin.
C’était il y a presque dix ans. Je pense encore régulièrement à ce moment.
À son calme.
À la sérénité.
Et à la joie qu’elle a manifestée entre l’acceptation de son suicide assisté et la réalisation de cet acte.
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