Je suis sorti me balader cinq minutes. C’est un dimanche après-midi, avec son ennui typique et éternel.
Je ne suis pas triste, tout va bien, mais sur ce chemin que j’emprunte chaque jour pour aller au travail, je me suis dit qu’il restait peut-être encore quelques prunelles à cueillir.
J’ai fait deux allers-retours pour les trouver.
Nous sommes le 12 octobre. Il y a un mois encore, on voyait ici beaucoup de ces baies, ainsi que des cornouillers rouges, visibles même le soir. Ce soir, il n’y a plus de baies rouges, et ces bleues foncées me jouent à cache-cache.
C’est l’automne dans plusieurs sens : ma vue est moins bonne, je ne marche plus comme avant, la nuit tombe plus vite et le temps m’apporte sa nostalgie.
Chante encore, Hayedeh, même maintenant, trente-cinq ans après ta mort subite :
Que l’automne est triste,
La fleur de notre amour a perdu ses ailes.
La saison froide aux cent feuilles tombées
Est, pour les fleurs, le jour de la mort.
Et puis je pense à mon neveu, et à notre discussion de ce matin.
Il est plus optimiste que moi, citant un autre poème et répétant cette phrase :
« Encore un peu de nuit existe. »
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